Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

De l'Histoire et de la géographie sans limite !

De l'Histoire et de la géographie sans limite !

chroniques historiques et géographiques pour attiser sa curiosité, comprendre l'actualité et se faire plaisir !!


Le 25 janvier, l'Affaire du collier éclate !!

Publié par Nico HistoireGéo sur 22 Janvier 2016, 22:24pm

Le 25 janvier, l'Affaire du collier éclate !!

Le passé éclaire le présent. L'Homme ayant la fâcheuse et désagréable habitude de ne pas l'apprendre, il reproduit sans cesse les mêmes erreurs qui conduisent aux mêmes effets.

L'affaire du collier que je vais vous raconter peut être comparable aux affaires d'aujourd'hui. Jamais nos hommes politiques sont autant suspects. Traînés dans la boue médiatique qui ignore bien la présomption d'innocence, les politiques sont devenus bovaristes, médiocres et piètres. Un Yacht, un scooter , des mots malheureux et maladroits et les insultes populaires volent. Une suspicion, les médias s'en saisissent et le discrédit est total.

L'affaire du collier, c'est un peu cela. Une monarchie innocente accusée à tord de bien des maux, une manigance des Grands félons du royaume. Elle a aboutit aux cascades de sangs de 1793 et au premier régime totalitaire de l'Histoire né dans le régicide et à son apogée dans le génocide vendéen. Elle a aboutit à l'assassinat de Louis XVI et de sa famille de façon légale tout comme Lénine se débarrassa du Tsar avant de trouver "sa Vendée".

Plongeons nous en 1785.

Qu’est ce donc que cette affaire ? Une escroquerie accentuée par de la calomnie. En 1772, Louis XV demande à des joailliers de créer un collier inégalable et inestimable pour Mme du Barry. Le pauvre roi meurt en 1774 sans avoir eu le loisir de lui offrir. Louis XVI décide alors de l’offrir à Marie Antoinette qui refuse, estimant que tant d’argents seraient plus utiles à la politique extérieure maritime du royaume. Sauf que, d’autres ne l’entendent pas de cette oreille.

Qui sont ces protagonistes qui veulent éclabousser la reine d’un scandale ? Jeanne de Valois St Rémy, descendante d’une fille bâtarde d’Henri II qui usurpe avec son mari le titre de comte et comtesse de La Motte. Par ses fréquentations, elle rencontre le Cardinal De Rohan, grand aumônier du roi. Grâce à lui, elle rencontre un certain Balsamo à qui elle soutire de l’argent en échange de miracles plus ou moins délirants. La Motte tente d’intégrer la cour. Elle devient une amie intime de la Reine. Mais, malheureusement pour Marie Antoinette, La Motte a pour amant un faussaire, Rétaux de Villette qui imite parfaitement bien les écritures.

Cher lecteur tu commences aussi comme moi à sentir le coup venir ! La Motte se met à écrire avec Villette des fausses lettres signées de « Marie Antoinette De France » avec Rohan, jouant la messagère. C’est chose étrange quand on connaît le peu d’affection qu’elle a pour celui-ci. Alors La Motte invente toute une histoire. Elle fait miroiter à Rohan un possible retour en grâce moyennant de l’argent. Rohan, ne voyant pas l’escroquerie donne sans compter à son interlocutrice qu’il croit être la Reine. La Motte encaisse, et fait repousser toujours plus une rencontre (les escrocs ont toujours de la suite dans les idées). Elle demande à Mlle d’Essigny, surnom donnée à une prostituée opérant au Palais Royal et qui ressemble beaucoup à la souveraine de jouer son rôle. Elle lui annonce qu’elle doit jouer un tour à un de ses amis. Dans la nuit du 11 août 1784, D’Essigny déguisée en Marie Antoinette rencontre brièvement Rohan et lui annonce qu’il retrouve ses grâces. Le cardinal est conquis, d’autant plus qu’une fausse lettre du lendemain le confirme.

La Motte jubile ! Sa folie pour l’argent la pousse à pousser plus loin l’escroquerie. Elle va tenter de voler 1.6 millions de Livre à Rohan (l’équivalent en biens mobiliers d’une bonne dizaine de petits châteaux avec quelques hectares de terres autour). La Motte s’en va voir les joailliers de Louis XV en qualité de confidente de la Reine et lui annonce que Marie Antoinette achètera le collier mais par l’intermédiaire d’un prête-nom. Elle s’empresse alors de rédiger une fausse lettre à Rohan signée « Marie Antoinette De France » dans laquelle elle annonce qu’il est ce prête-nom et qu’elle va le rembourser dans les plus brefs délais. Le 1er février, Rohan signe les traites et livre le collier à La Motte. Les escrocs se dispersent et vendent le bijou pierres après pierres.

L’affaire commence. Les joailliers et Rohan s’étonnent, en attendant un payement qui ne viendra jamais que la reine ne porte jamais le collier. La Motte assure que la grande occasion n’est pas encore venue, tout en contractant des prêts camouflés sous le nom de Marie Antoinette à qui bien sûr on ne refuse rien pour pouvoir rembourser. Le bijoutier, inquiet de ces difficultés de remboursement s’en va voir directement Mme Campam, première femme de chambre de la reine. Celle-ci ne comprend rien à ce qu’on lui raconte et en parle aussitôt à la Reine. Marie Antoinette charge le ministre de la Maison du Roy, le baron de Breteuil de mettre cette affaire au clair.

Le 25 février 1785, le scandale éclate. Le roi intervient personnellement au mois d’août, convoquant Rohan dans son bureau pour lui demander des explications. Rohan le supplie. Louis XVI répond « je fais ce que je dois, et comme roi et comme mari ». Il est arrêté et embastillé. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, sa famille continuera de rembourser celle des joailliers ! La Motte connaît le même sort pendant que son mari est en exil à Londres. Malhabilement, Louis fait choisir à Rohan qui aura à le juger : sa justice ou le Parlement de Paris (corrompu et félon). Ce Parlement décide d’acquitter Rohan, de laisser pourrir La Motte dans la prison de la Salpêtrière où elle est marquée au fer rouge d’un « V » (voleuse), son mari est condamné aux galères par contumace.

Par ce jugement du Parlement, c’est la reine qui est humiliée et on la comprend ! Les juges considèrent que Marie Antoinette aurait pu avoir ce genre d’attitude : demander des faveurs à un cardinal aux mœurs si dissolues, planifier des rendez vous galants de nuit, dépenser des fortunes de coquetterie etc…Son image auprès de l’opinion publique est désormais catastrophique. Elle est surnommée dès lors « la putain » « l’autriCHIENNE ». Le Parlement de Paris signe dès lors l’acte de décès d’un régime politique où le souverain, la souveraine étaient intouchables, sacrés et vénérés. Sans le savoir, en désacralisant et en traînant dans la boue la malheureuse Marie Antoinette, c’est leurs têtes qu’ils commençaient à mettre dans la lunette de la guillotine révolutionnaire !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents