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De l'Histoire et de la géographie sans limite !

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chroniques historiques et géographiques pour attiser sa curiosité, comprendre l'actualité et se faire plaisir !!


A l'époque, les plus forts, c'étaient les verts !!

Publié par Nico HistoireGéo sur 14 Avril 2016, 15:32pm

A l'époque, les plus forts, c'étaient les verts !!

Cet article va vous parler d'un temps que les jeunes de ma génération n'ont pas connu, d'un football que nous avons oublié mais qui, pourtant, était si beau. Oubliez l'Olympique Lyonnais et ses 7 titres de champions de France sans jamais, pourtant, faire un parcours européen digne de ce nom. Oubliez Girondins de Bordeaux, Lille LOSC, Montpellier et tant d'autres qui soulevèrent le trophée de la Ligue 1 mais qui se firent ridiculiser en Ligue des Champions.

Je vais vous parler d'un soir, d'une épopée, qui fit aimer le football à des millions de français. Je vais vous parler d'un soir, d'une épopée, où les millions n'étaient pas des billets de banques mais des ferveurs spontanées in-achetables. Qui, de notre génération, se souviendra des noms des joueurs parisiens, marseillais, nantais, bordelais, lillois, montpelliérains ?

Parce que ceux qui ont vécu l'époque que je vais vous raconter sont capables de restituer toute une équipe, des noms qui volent, criés dans les airs d'un stade, d'un chaudron en pleine ébullition. Criés à la télévision, criés à la radio, criés par des millions de français fiers : Curkovic, Janvion, Larqué, Piazza, Lopez, Bathenay, Rocheteau, Sarramagna, les frères Revelli, Santini. Un coach à l'allure charismatique : Robert Herbin.

Le 14 avril 1976, l'As St Etienne se qualifiait pour la finale de la C1 (actuelle Ligue des Champions). En face, la talentueuse équipe du PSV Eindhoven avec des joueurs restés dans l'histoire du club : Edström (figure suèdoise de la coupe du monde 1974), Deijkers, les frères De Kerkhof, Der Kuijlen.

Déjà, les verts avaient réalisé un match épique, le 17 mars, face à l'une des meilleures formations d'Europe, le Dynamo Kievn en s'imposant 3-0. Au match aller, les verts s'impose 1-0 face aux hollandais, pas assez selon les journalistes pour jouer une qualification aux Pays Bas. Le match retour s'annonce donc ouvert. Les verts croient en leurs chances, en défendant en bloc et en attendant une contre attaque assassine et payante. Eindhoven, lui, se montre aussi confiant, aucune équipe n'étant parvenue à les mettre en échec à domicile.

20h30, le match et le contre le montre est lancé, il faut tenir. Tenir bon. Tenir encore. Plier mais ne jamais rompre. Tenir toujours. Rocheteau et Farison lancent les hostilités, les répliques hollandaises sont tranchantes et font craindre le pire. On se rend coups pour coups. Aucun quartier. La défense stéphanoise se décide, tactiquement, à former un camp retranché et imprenable, impénétrable. En l'espace d'une minute, le gardien Curkovic enchaîne des parades de grande classe : d'abord sur une frappe merveilleuse de De Kerkhov en pleine lucarne, puis sur un corner joué à la rémoise, Edström se retrouve seul devant le but et place une tête plongeante sur laquelle Curkovic s'interpose.

Les deux équipes se livrent à un football total enivrant. On s'attend à une égalisation rapide mais à chaque fois, les verts trouvent les ressources pour contrer et briser les offensives hollandaises. Techniquement, les stéphanois affichent une maîtrise collective qui désarçonne le PSV. Que faire ? Attaquer pour égaliser ou défendre face aux offensives de Rocheteau ? Les stéphanois parviennent à ouvrir le score à la 49e minute mais sur un Hors jeu que seul l'arbitre à vu dans le stade, le but est refusé. Certains y auraient vu un présage sur la finale qui s'approchait à grands pats.

Les yeux rivés sur le panneau d'affichage, les gants de Curkovic toujours brûlants des arrêts majestueux qu'il effectua, l'arbitre siffle la fin du match. 17 ans après le Stade de Reims, les Verts pouvaient prétendre au titre de meilleure équipe d'Europe.

Ce qui a tant fasciné les français dans cette équipe, c'est la jeunesse courageuse et inébranlable de l'équipe. Le choc pétrolier laisse inaugurer des temps de crises. La France et les français ont besoins de repères que la société et l'Etat n'offrent plus. Les verts deviennent des icônes. Le stade Geoffroy Guichard devient le symbole d'une société apaisée où cadres industriels comme ouvriers se retrouvent dans les mêmes tribunes pour encourager une même équipe. Et quelle équipe ! Celle de joueurs qui ne renoncent jamais, qui ont le goût de l'effort, hargneux, se remettant en question pour, le match d'après, prendre au dépourvu son adversaire. Des jeunes formés au club et qui incarnent l'esprit d'une région en plein déclin, le Forez.

Les Verts ont fait rêver la France entière grâce aux valeurs qu'ils défendaient. Peut être que certains clubs, aujourd'hui, devraient s'en inspirer.

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