Honneur aux Dames !

Le 16 avril 1917, la France lançait une des plus grandes offensives de son histoire militaire en Picardie, au Chemin des Dames. C’est aussi une tragédie et un massacre sans précédent. Cette bataille est mal préparée, mal engagée et aboutit à un désastre. En 24h, nos 40 chars sont décimés. En 10 jours, le sort de la bataille est décidé : avancée de 500 mètres (au lieu des 10km prévus), 30 000 morts. Nivelle qui a remplacé Joffre est jugé responsable. Il avait pourtant assuré le succès de cette opération car celle-ci dévasterait les tranchées ennemies grâce à l’artillerie.

Les faits et l’Histoire ne lui donnent pas raison. Le Chemin des Dames, c’est une erreur lamentable de casting. Le lieu de l’offensive n’est pas convenable, non loin des théâtres d’opération de la Somme où tous les chemins et les lieux sont hors d’usage par des trous d’obus. De plus, les troupes alliées ont à combattre des lignes de tranchées ennemies remaniées par Hindenburg, plus à l’arrière, plus courtes, permettant l’économie et la concentration des forces. Les anglo-canadiens doivent prendre en tenaille l’ennemi en attaquant par Arras et la crête de Vimy.

Suite à l’échec cuisant de cette offensive, 30 000 morts sans aucun effet sur l’ennemi, la désillusion est totale et on commence à voir apparaître de premiers signes de contestations sous la forme de mutineries, essentiellement à l’arrière auprès de troupes en repos et qui apprennent que le gouvernement français n’a pas pris la mesure du carnage. Nivelle est limogé, remplacé par Pétain, auréolé par ses succès à Verdun.

Contrairement aux discours d’historiens marxistes, ces mutineries ne représentent pas grand-chose et très peu de soldats. Nos politiques ont voulu faire passer dans leurs discours larmoyant l’idée de soldats sacrifiés. Sauf que les chiffres parlent d’eux même, moins d’une centaine de condamnations à mort pour 3500 procès sur des millions de soldats mobilisés. On devrait plutôt saluer la clémence des tribunaux militaires de l’époque qui ont épargné ces factieux minoritaires malgré des crimes habituellement sévèrement jugés : la haute trahison à la nation.

La chanson de Craonne immortalisera le sacrifice des Poilus durant l'offensive Nivelle.