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De l'Histoire et de la géographie sans limite !

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chroniques historiques et géographiques pour attiser sa curiosité, comprendre l'actualité et se faire plaisir !!


Pourquoi le nazisme ? 1 - Le nationalisme allemand avant 1870

Publié par Nico HistoireGéo sur 3 Septembre 2015, 09:44am

Pourquoi le nazisme ? 1 - Le nationalisme allemand avant 1870

Le Nazisme, doctrine politique parmi les plus ignobles et inhumaines que l'Homme ait conçue, est étudié dans ses grandes généralités en classe de 3e comme en classe de 1ère. Son arrivé au pouvoir dans une République de Weimar Allemande totalement détruite par les conditions de la Paix de Versailles et le Krach boursier de 1929 serait lié au génie oratoire dangereux de son leader, Adolf Hitler.

Cependant, il est très vraisemblable que le nazisme s'inscrive dans un mouvement idéologique de fond prenant ses racines aux premières lueurs du XIXe siècle. C'est pour cela que ce premier article s'intéressera au nationalisme allemand d'avant 1870.

Napoléon 1er pourrait être considéré comme le créateur plus ou moins volontaire d'une nouvelle idéologique politique, le germanisme. La défaite qu'il inflige aux allemands à Iéna en 1806 va avoir l'effet d'un coup de tonnerre. C'est un véritable choc psychologique dans les âmes. Dans l'esprit des allemands, à la suite de la chute de l'Aigle Bonaparte, il est désormais inconcevable de revenir à une mosaïque diffuse de 300 états. Le nationalisme allemand naissant va s'inscrire alors dans des logiques libérales et unitaires, par opposition à l'absolutisme conservateur prôné par l'Autriche. Quelle est la raison d'être de l'Allemagne ? La réponse est trouvée, une volonté divine.

Cinq grands mythes allemands resurgissent afin de forger une pensée unifiée et quasi religieuse. Premièrement, le mythe de la pureté des tribus germaniques antiques. Jamais la Germanie ne fut conquise par Rome. Son leader légendaire, Arminius, a massacré les armées romaines dans la forêt de Teutobourg. Deuxièmement, le mythe du Saint Empire. Si la Germanie ne fut pas romaine, elle est cependant l'héritière de l'Empire chrétien, avec les figures de Charlemagne et de Barberousse. Troisièmement, le mythe luthérien. Luther est l'incarnation vivante de l'âme allemande, une âme qui se défait des chaînes du droit latin pour imposer la vérité de Dieu. Quatrièmement, le mythe de la bourgeoisie médiévale. Celle ci est la créatrice d'une culture citadine et urbaine foisonnante et prospère notamment dans la vallée de la Hanse. Cinquième et dernier mythe, le mythe des prussiens héritiers des chevaliers teutoniques. Cet ordre de chevalerie a parmi d'empêcher l'invasion des tribus slaves. Le prussien est l'incarnation de l'âme guerrière invincible de la Germanie.

Le nationalisme allemand naissant repose sur des figures intellectuelles importantes. En 1808, Johann Fichte prononce un discours sur la nation allemande. Seule la nation allemande serait disposée à comprendre les intentions de Dieu sur Terre. Le peuple allemand est un peuple élu du Ciel, destiné à imposer au monde une Pax Germanica.

Dès lors, une série d'auteurs s'engouffre dans cette brèche ouverte. Le premier, c'est Arndt, professeur d'Histoire. Il théorise l'idée de l'inutilité des petites nations. Seules les grandes puissances doivent exister, doivent avoir accès à la mer. L'Allemagne qu'il dessine commence à la mer du Nord, s'arrête à l'Adriatique et englobe Pays Bas et Belgique. Cette pensée est reprise par Klauswitz qui affirme que le but de toute guerre est l'élimination totale de l'adversaire.

Jahn, lui, va créer des sociétés de gymnastiques pour encadrer les nationalistes et les libéraux. Il a une influence très importante auprès de la jeunesse. Au parlement de Francfort, il demande que l'on cesse d'étudier les langues étrangères en Allemagne. Il dessine sur le papier les plans d'une nouvelle capitale, Teutonia, située sur l'Elbe.

Sur le plan économique, List va théoriser le protectionnisme étatique. Il affirme : "la race germanique a une mission providentielle : civiliser les barbares, diriger les affaires du monde, peupler les territoires inhabités". L'Allemagne doit selon lui retrouver la toute puissance qu'elle avait au Moyen Age. Et pour ce faire, il faut un continent totalement unifié contre la puissance maritime britannique.

Les historiens allemands vont apporter aussi leurs contributions au nationalisme. C'est grâce à ces universitaires engagés que le nationalisme s'est imposé progressivement dans l'opinion. Ils développent des thèses gallophobes

Et paradoxalement, cette Allemagne des libéraux nationalistes va inspirer les intellectuels français. Pour nos écrivains, l'Allemagne est la terre des romantiques, de la philosophie, de la musique vertueuse. Flaubert, dans un dictionnaire écrit : "allemand : peuple de rêveurs". Renan affirme : "j'ai étudié l'Allemagne, j'ai cru rentrer dans un temple". Blaze de Bury : "si il existait à l'homme une seconde patrie, en dehors du sol natal, que l'âme et l'intelligence aient le droit de choisir, cette terre fut pour nous le pays de Goethe, d'Hegel de Novalis et d'Arnim". Au nom du pacifisme républicain français et d'une dose assez forte d'anticléricalisme, la France fait des yeux de Chimène à cette Allemagne pourtant en pleine mutations. La défaite de 1870 provoquera une désillusion imparable.

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